Rappel historique par Marie-Claude JEAN

Historienne et Présidente du GAHMS, (Groupe Archéologique et Historique du Monségurais)

d’après https://fr.wikipedia.org/wiki/Sainte_Maison_de_Lorette

La Sainte Maison de Lorette (couramment nommée La Santa Casa en italien ou Holy House en anglais) est selon la tradition chrétienne occidentale, la Maison où Jésus Christ fut conçu par le Saint-Esprit en la Vierge Marie.
Rapportée de terre sainte aux environs d'avril 1291, la Santa Casa est vénérée dans la ville de Lorette près d’Ancône, dans la région des Marches en Italie centrale. 

Ce sanctuaire fut durant près de trois siècles le principal lieu pèlerinage de Lorette devant Rome et Saint-Jacques-de Compostelle
La Sainte Maison se trouve aujourd’hui au centre de la nef de la basilique de Lorette, à l’intérieur d’un revêtement sous une coupole 
La Sainte Maison présente aujourd’hui en son sein la statue de la Madone, statue de type Vierge noire. 
Le 31 octobre 2019, le pape François inscrit dans le calendrier romain la mémoire liturgique de Notre-Dame de Lorette le 10 décembre. 
Basilique de la Santa Casa

Notre-Dame de Lorette à Saint-Michel-Lapujade, d’après  Marie-Claude Jean, Cahiers du Bazadais n° 166, année 2009.
Le culte serait né au moyen âge d’apparitions de la Vierge à des enfants dans le secteur de Saint-Michel Lapujade. Après diverses propositions, ces enfants désignèrent l’endroit retenu pour rendre un culte à la Vierge Marie.
Ce culte fut assimilé à celui rendu à Notre-Dame de Lorette dont on voit l’importance mondiale soulignée par le pape François.
C’est là une des raisons pour maintenir le sanctuaire au titre d’un culte plus important qu’il ne paraît au premier abord en France. 
L’autre raison est son aménagement à deux niveaux réalisé au XIXe siècle, crypte et chapelle qui sont tout un symbole pour ce culte particulier.

La crypte est l’image de la Sainte Maison. Un déambulatoire permet de faire le tour du sanctuaire à proprement parler où, comme en Italie, « une statue de la Madone, type  Vierge noire » est vénérée au centre de l’autel.
Une source captée du côté nord au pied du coteau où auraient eu lieu les apparitions, traverse le sanctuaire au pied de l’autel dans une canalisation souterraine et surgit au sud en un jet qui permet de remplir facilement un récipient.
Cette eau est considérée comme miraculeuse par les catholiques mais aussi par d’autres personnes  qui lui attribuent des pouvoirs ésotériques. Chaque jour, cette crypte reçoit des visites, même depuis que l’accès à la chapelle est interdit pour des raisons de sécurité.
église Notre Dame etbmaisons du bourg.
Lorette en 1911
Vitrail
La chapelle néogothique est le fruit de la ferveur religieuse au XIXe siècle.
Les diocèses d’Agen et de Bordeaux se sont  associés pour sa construction. Les habitants de la bastide de Monségur apportèrent à pied, dit-on, les carreaux de Gironde posés avec tout le soin qu’on mettait au XIXe siècle pour ce genre de carrelage; c’est un  témoignage patrimonial, comme l’ensemble de la chapelle et sa flèche un pur style néogothique.

Mais le plus remarquable, ce sont les vitraux dus à deux époques.
Au XIXe siècle,  la maison Feur de Bordeaux  y représenta les épisodes de la vie de Marie depuis l’arbre de Jessé jusqu’à  l’Assomption. Saint Vincent  de  Paul y figure dans la chapelle sud, rappelant que le sanctuaire fut longtemps entretenu par les Lazaristes dont Saint Vincent de Paul fut le fondateur.
Dans les années 1950, Jacques-Paul Leuzy, peintre-verrier du Tarn-et-Garonne, compléta la décoration par les peintures du chœur et surtout par les vitraux aux couleurs chatoyantes qui ne sont pas sans rappeler ceux qu’il fit pour  Notre-Dame de Peyragude. On y reconnaît  les litanies de la Vierge, les saints majeurs (Saint Jacques de Compostelle, saint Pierre, saint Jean), les saints locaux chers aux Lot-et-Garonnais, (Ste Foy, St Caprais) et sainte Catherine Labouré, membre de la congrégation des Filles de la charité de Saint Vincent de Paul, clin d’œil aux Lazaristes. 
L’expression « livre d’images » s’applique pleinement à ces vitraux, encore faut-il savoir les lire.

A l’extérieur, sur le socle de la statue de la Vierge, on lit les remerciements des Monségurais qui auraient échappé à un massacre par les nazis le 3 août 1944 grâce à l’intersession de Notre-Dame de Lorette.

De nos jours, si les pèlerinages ont perdu de leur importance, le sanctuaire est très régulièrement fréquenté,  et pas seulement par les catholiques. Son attrait est indéniable, son maintien très vivement souhaité. 

Marie-Claude Jean, 17 novembre 2021.